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        Damien Borrelly,  France 3 Television

 

“Jerrycan est un drôle d’olibrius. Clown, poète et rockeur gentiment barré, ce chan- teur genevois n’a pas peur du vide. Suspendu dans son fauteuil voltaire, il dévoile un show aérien poétique mêlant pop, disco et folk. Avec ses complices, Germain Um- denstock à la guitare et Greg Czech aux cordages, Jerrycan nous invite à lever les yeux et à l’accompagner dans son voyage onirique. De Paris à Beyrouth, Jerrycan sème sa bonne humeur partout où il passe, sa venue à Montbonnot est né d’un coup de coeur du papa du festival. Descendu de son arbre, Jerrycan a conclu son set par une déclaration d’amour à son public, et ben nous aussi Jerry “On t’aime!”.”

 


Messages personnels

                 Roderic Mounir, Le Courrier.

 

 

JERRYCAN • Il s’approprie l’espace public pour le besoin de ses chansons. A Voix de Fête, il jouera dans un arbre. Rencontre avec un artiste perché.

 

On l’a connu excentrique, dans la peau de son personnage Jerrycan, vêtu d’une combi de ski rétro et coiffé d’un casque à gyrophare intégré. C’était il y a trois ans, au moment de son premier album Pampa!, suivi des perfos aériennes d’un «Space Tour» agrémenté de projections vidéo géantes. On retrouve aujourd’hui Christophe Balleys, toujours en Jerrycan, mais plus tendre et introspectif, comme l’illustre «Voler», beau titre vaporeux survolé par son chant éthéré, façon David Gilmour de Pink Floyd.

«Voler» est l’une des cinq plages d’un projet baptisé Vivant, mis en ligne gratuitement, dont la seconde livraison devrait suivre bientôt. Christophe Balleys (textes, chant, guitare) a travaillé ces nouvelles chansons avec son complice multi-instrumentiste Germain Umdenstock, aidé par Andrès Garcia aux arrangements et au mixage. «On a finalisé une chanson à la fois, sans pression, l’accent mis sur le plaisir avant tout», explique le Genevois avant sa participation à Voix de Fête, vendredi et samedi. Il chantera dans un arbre, avec un chœur féminin. Preuve s’il en fallait qu’il n’a pas renoncé à surprendre.

 

Pas dans la nonchalance

Ancien étudiant des Beaux-arts, section performance, titulaire d’une licence de sociologie et prof de tennis (il fut vice-champion suisse junior), Christophe Balleys ne tient pas en place. Regard vif azuré, débit en cascade, traits mobiles. Il revendique le burlesque, la pantomime, l’engagement physique qu’implique le fait d’être sur scène. «Je ne suis pas dans la nonchalance. Mais j’ai aussi un côté doux. C’est comme un balancier, l’équilibre est précaire, on prend le risque de chuter, mais en général le public vous rattrape et vous porte.»

Avant de donner chair à son personnage azimuté à tête carrée, Christophe Balleys ne se destinait pas à la scène. Jusqu’au choc éprouvé face à un spectacle de Christoph Marthaler, à Berlin. «J’ai su que c’était ce que je voulais faire. Le tennis, la compétition, c’était trop binaire: gagnant, perdant.» Il se frotte aux scènes libres du Caveau de l’Hôtel de Ville à Lausanne, où Gaspard Proust et le duo Kucholl-Veillon ont aiguisé leurs piques. Il s’est lancé en solo sous le nom Ensemble Vide, devenu tandem avec sa compagne Claire Grandjean, le temps de deux albums.

Mais c’est avec Vivant que Jerrycan pousse le bouchon pluridisciplinaire aussi loin qu’il l’entend. Un échange épistolaire sans destinataire identifié, matérialisé dans l’espace public. Chacune des chan- sons s’accompagne d’une carte postale imprimée à compte d’auteur (on peut les acquérir sur le site de Jerrycan). «Vivant», «Sourire», «Plus loin que l’horizon», «On se voit demain?», ces messages photographiés ont d’abord été déployés sur des banderoles, fixées sur des ponts, des barrières, des panneaux de signalisation, des arbres, ou encore attachés sous un ballon lâché dans le   ciel.

«L’idée est venue d’une envie d’ailleurs, pour ouvrir des espaces, rompre l’isolement et la routine du quotidien», explique cet idéaliste polymorphe.

 

«Tu me manques»

On songe aux utopies de l’artiste Ben, manière d’enfoncer des portes ouvertes ou de se focaliser sur l’essentiel, c’est selon. Christophe Balleys justifie son choix, anecdote à l’appui: «Il fallait qu’on puisse penser que des gens adressaient vraiment ces messages à quelqu’un. On m’a rapporté qu’une personne s’était rabibochée avec sa copine après que celle-ci ait vu écrit ‘Tu me manques’ sur un pont, près de son lieu de travail.»

 

Une quarantaine d’interventions au total. Certaines banderoles ont tenu plusieurs jours, d’autres quelques instants. Elles sont immortalisées sur carte postale et en chansons, lesquelles «se suf- fisent à elles-mêmes», précise leur auteur. «Ce qui compte, c’est de lâcher prise», insiste-t-il. Chris- tophe Balleys s’adresse directement aux émotions pour conjurer le silence, la solitude, voire la mort. Angoissé? «Un angoissé qui essaie d’être heureux.»


                    Michel Masserey, Vertigo, RTS-La Première

Musique: Jerrycan, un chanteur perché

Christine Gonzalez:

Jerrycan, c’est le nom d’un chanteur romand atypique. Il aime se produire dans des lieux décalés, il aime plus encore innover, notamment sur le plan discographique puisqu’il sort un album insolite, un mix de chansons et de cartes postales.

Michel Masserey:

-Oui, il s’agit d’un travail musical et visuel. Jerrycan met en vente sur son site dix morceaux et autant d’images qui affichent des extraits des paroles de ses chansons. L’artiste a en fait crée des banderoles, des banderoles qu’il a installées dans l’espace public. Cela peut être sur un pont, sur une pancarte ou accroché à un ballon. Il a ensuite photographié ces banderoles et aujourd’hui ces images sont devenues des cartes postales. On peut y lire des mots simples comme “VIVANT”, “SOURIRE”, mais aussi des questions comme “ON SE VOIT DE- MAIN?”

Christine Gonzalez:

-Pourquoi il mêle ces deux univers?

Michel Masserey:

-Jerrycan s’est toujours passionné pour l’image, il a travaillé avec de nombreux vidéastes. Son nom d’artiste fait aussi référence à un personnage de BD qu’il a lui-même créé, un personnage à tête carrée comme un jer- rycan que l’on retrouve d’ailleurs sur la pochette de son premier album “Pampa” qui est sorti il y a trois ans. Aujourd’hui Jerrycan va plus loin et s’investit directement dans les deux disciplines, il s’en explique.

Jerrycan:

-Alors le rapport entre la musique et les cartes postales est assez simple, c’est vraiment l’idée de correspondre avec des chansons. Ça vient de la tradition épistolaire ou comme un écrivain qui écrirait à un autre écrivain, ou bien un amoureux qui écrit à son amoureux des lettres. Et c’est pour ça que le support idéal était la carte postale. Parce qu’il suggère directement une adresse personnelle, individuelle. Et puis la carte postale, les gens, ils peuvent la prendre et, eux-mêmes, recréer une histoire…S’approprier l’image ou s’approprier la chan- son et puis l’envoyer à celui ou celle à qui elle pense en écoutant la chanson ou en regardant l’image. C’est ça qui me plaît beaucoup, c’est que c’est pas une fin, c’est un début. Je propose un début et puis les gens peuvent le poursuivre.

Michel Masserey:

-Vous vous appropriez vraiment l’espace public, c’est marquant dans votre travail. Pour le nouveau projet, vous avez installé vos mots dans la ville par le biais de banderoles qui affichent des extraits de texte, d’ailleurs vous avez un peu défrayé la chronique à travers ces actions, la presse, les autorités se demandaient qui était derrière ça… Pour vous c’était un geste poétique…politique?

Jerrycan:

-J’avais envie de me confronter à la rue parce que les chansons sont vraiment très intimistes. Et effectivement, j’avais envie d’aller à la rencontre de tout le monde…du passant, de la personne en voiture, de penser aussi à eux. Mais c’est vraiment un geste anonyme pour que la personne qui passe avec sa voiture et qui prend tou- jours ce même chemin puisse voir autre chose et alors elle peut se demander si c’est pas à elle que s’adresse le message. J’ai d’ailleurs eu vent d’une anecdote où une connaissance s’est remis avec ma copine parce qu’elle a croyait que c’était lui qui avait mis une banderole “TU ME MANQUES” sur un pont près de son travail. Ils ont donc repris contact après une séparation à cause de ça. Et je trouve ça magnifique que les gens puissent se l’approprier.

 

Michel Masserey:

-Ce qui est frappant dans votre projet Jerrycan, c’est votre quête de l’insolite. Déjà dans les concerts que vous donnez, vous ne le faites pas sur scène de manière classique mais dans des arbres ou bien à la fenêtre d’un im- meuble. Pourquoi cette volonté de casser les habitudes? C’est parce que vous avez peur de vous ennuyer?

Jerrycan:

  • Je pense pas que j’aie peur de m’ennuyer, parce que même dans un concert en appartement, je m’amuse énormément. En créant certaines situations, on va aussi créer une écoute différente. Et en l’occurrence, comme les chansons sont très douces et ce qui s’est passé dans les concerts dans un arbre, c’est qu’il y avait une fragilité qui était d’entrée Ce qui fait qu’il y avait un plaisir absolu à chanter ces chansons et même je pouvais les chanter plus lentement que ce que j’aurais pu faire normalement. Du coup ça mettait en valeur la musique que j’aimerais proposer.

                          TV RTS UN, La puce à l’oreille, Iris Jimenez, avec le chanteur Christophe et Yaël Naïm

Iris Jimenez:

  • On va parler de votre univers à vous, de vos textes à vous Jerrycan, vous êtes en concert à Voix de Fête, au festival ici à Genève, vous serez où pour chanter, dans un arbre?

Jerrycan:

-Oui je jouerai dans un arbre. Dans un fauteil Voltaire très classe mais il sera dans un arbre, contraste entre l’intérieur et l’extérieur.

Iris Jimenez:

  • Michel Massery c’est vous qui nous avez conseillé de faire découvrir au plublic ce drôle d’oiseau. Tiens là d’ailleurs on voit des images de vous dans un arbre mais lâ c’est pas dans un fauteuil Pourriez-vous nous dire, avant que Michel Masserey nous en parle, de quoi il s’agit?

Jerrycan:

-C’est des images d’un concert où on a testé l’installation. Là j’étais en solo, ce qui ne sera pas le cas à Voix de Fête où je jouerai avec un autre musicien, Germain umdenstock, et puis un choeur.

Iris Jimenez:

-Ils seront aussi dans un arbre?

Jerrycan:

-Non, les autres seront terriens, comme ça on joue avec la terre et le ciel…Je pense que oui, ça résume bien le projet: il y a quelque chose de terrien et de lunaire.

Iris Jimenez:

-Pampa, c’est un voyage Michel Masserey?

Michel Masserey:

  • En fait, Pampa c’est l’album précédent de Jerrycan. Il vient de sortir un autre album, “Vivant”, pour l’instant il y a cinq morceaux qui sont sortis. Ces cinq morceaux on peut les télécharger sur internet. Parallèlement, il y a cinq cartes postales, cinq cartes postales qui présentent des extraits de texte des différentes

C’est une démarche très originale de Jerrycan. (S’adressant à Jerrycan) Il y a avait la volonté pour vous de vous inscrire dans l’espace public d’une certaine manière?

Jerrycan:

-Si on veut revenir au point de départ du projet: j’avais une folle envie de voyager, de partir, de vivre ail- leurs. Et il se trouve que j’étais dans l’impossibilité de le faire, alors je me suis mis à explorer Genève, ma ville, comme si c’était une ville inconnue. Donc chaque semaine je suis parti avec mon vélo au hasard. Et puis paralèllement j’écrivais et j’enregistrais les chansons. Puis tout d’un coup j’ai pris certaines paroles des chan- sons qui pouvaient être une adresse au passant comme “On se voit demain?” par exemple. C’est comme si quelqu’un écrivait à quelqu’un d’autre

Christophe

-Ça me fait penser à quelqu’un que j’aime beaucoup qui s’appelle Philippe Ramette, je retrouve quelque chose…

 

Jerrycan

-Oui j’adore

Iris Jimenz

-C’est un clin d’oeuil! Christophe, vous allez me dire ce que vous pensez d’un extrait d’un titre de Jerrycan qui se trouve sur “Vivant”, Voler c’est le titre de cette chanson, regardez!

Clip Voler de Jerrycan

Yaël Naïm

-C’est beau!!!

Iris Jimenz

  • On retrouve ces mots écrits à la volée dans la ville de Genève…

Michel Masserey:

  • Vous savez que c’est jerrycan qui sillonne là dans les rues de Genève.

Iris Jimenz

– Oui tout à fait! Vous disiez, Jerrycan, que vous aviez un manque de moyen donc je me suis dit que vous faisiez tout tout seul. Vous allez placer les petits mots sur les ponts, dans les rues et puis après vous passez à vélo, vous placez la caméra… comment ça se passe?

Jerrycan

-C’est un peu ça oui! Ce clip résume la démarche en fait.

Iris Jimenz

– On la ressent oui! Yaël Naïm vous disait c’est très beau! Il y a quelque chose…on fait tout tout seul…vous bricolez ça…

Jerrycan

-Effectivement, il y a toujours l’économie de moyen. Après “Pampa” on était avec deux autres musiciens puis on a projeté de faire un truc assez gros, aller en studio et tout ça… Puis tout à coup je me suis dit non je vais pas être heureux. Je vais devoir aller chercher trop d’argent. La question a été du coup: “Quest-ce que je peux faire lâ?”

Iris Jimenz

-Qu’est-ce qui vous ressemble? Comment rester vous-même?

Jerrycan

-Absolument. Et puis j’aime beaucoup l’espace public, je trouve ça beau parce qu’on s’affranchit de tout, on a envie de le faire, on le fait! Pas besoin de chercher d’autres choses ou des contacts, un intermédiare, on y va et en plus on s’adresse à tout le monde et puis ça raconte des histoires.

Christophe

-Le bricolage hein… moi c’est un mot que j’adore le bricolage, je bricole moi aussi! J’aime bien dire que je bri- cole des chansons, des musiques, des collages, des découpages… On recolle tout ça…Moi je m’en rends même pas compte en fait…Ce qui me plaît, ce qui compte c’est ce que je vais faire demain, l’inconnu quoi!

 

Iris Jimenez:

-Yaël Naïm?

Yaël Naïm

-En plus ça apporte une forme d’indépendance parce qu’on a tous un peu la même forme d’histoire à un moment donné…On a pas les moyens, on a plus envie de chercher de l’argent qui va nous amener peut-être à faire des compromis. Donc on s’enferme et on va le plus loin, on fait le maximum de ce qu’on peut faire en bricolant tout seul et ça donne, ça a donné (regarde Jerrycan) ton identité.

Iris Jimenez:

-Quelque chose de fort…oui, une identité!

Yaël Naïm

– (Regardant Jerrycan) Ton histoire, ta couleur, avec ce que tu as.

Iris Jimenez:

-Comment on pourrait résumer cet album Michel?

Michel Masserey:

-Ecoutez, c’est vraiment un voyage très personnel. Pour l’instant il y a cinq chansons qui sont sortis, il y a en a cinq autres qui vont sortir dans l’année à venir, avec toujours ces cartes postales, alors on pourra décrire de manière plus précise ce que sera tout cet album à ce moment. Moi ce qui me frappe, c’est au niveau vocal, comme des petits airs de Christophe…( Regardant Christophe) Vous ne trouvez pas, dans cette voix très haut perchée, ces arrangements très raffinés, ce côté aérien…

Iris Jimenez:

-Qu’est-ce que vous en pensez Christophe?

Christophe:

-Franchement je ne m’en rends pas compte, j’peux pas m’en rendre compte, je ne m’écoute pas, j’écoute les autres, je l’écoute, voilà! J’irai l’écouter d’ailleurs parce que je suis curieux.

Iris Jimenez:

-Il y a une fraternité dans les voix, c’est vrai! Même si votre voix (regardant Christophe), on disait, est totale- ment unique.

Jerrycan:

-Ça me flatte beaucoup! Dans une émission on avait pu comprendre que la journaliste avait pensé que c’était une voix de fille. Et c’est vrai que moi j’aime beaucoup ces voix à la lisière, j’adore la voix de Christophe et j’aime aussi beaucoup ce qu’il raconte. Je trouve gémial qu’il se mette au piano tout seul et aussi comme il parle des failles ça me touche beaucoup et c’est…par rapport à la pièce de Julien Mages et cette recherche d’absolu, il est dans une recherche totale. Ça me touche énormément! Comme par ailleurs la question de l’âge me préoccupe beaucoup, la mort et tout…ben ça me donne beaucoup d’espoir…voilà j’aimerais bien…

Iris Jimenez:

– Vous aimeriez bien être comme lui!

Jerrycan:

-Oui voilà comme il dit, il a “treize ans aujourd’hui” je trouve ça magnifique! Mon but dans la vie, c’est d’ avoir 70 ans mais de me sentir comme si j’en avais13…garder cette fraîcheur là!

Iris Jimeney:

-Merci Jerrycan.

 

Jerrycan, le glâneur de l’éther urbain

 


                       Jessica Da Silva, LANCY TV

 

 

Un proto-astronaute, un homme-oiseau, un troubadour des temps modernes? Et s’il était tout ça à la fois et tous ses possibles imaginables. Déroutant, l’enthousiasme de Jerrycan! Si cet artiste genevois a l’habitude de faire parler de lui, c’est    avant tout parce qu’il sait faire rêver.

“Les limites sont les limites logistiques de ce qu’on peut amener sur scène et de ce qui peut être viable en fait. Après il s’agit de trouver des solutions pour qu’il y ait un maximum d’imaginaire avec un minimum de choses. Un minimum de moyens et un maximum d’idées qui sont projetées”.  (Jerrycan)

Après son premier album Pampa! sorti en 2012, Jerrycan reprend du poil de l’humain   avec

Vivant, un album concept qui se veut expérience au-delà de la   scène.

“Comme les chansons étaient très intimistes, faites à l’intérieur dans la délicatesse…en étant   au plus profond de ce qu’on peut être quand on est seul face à soi-même, j’avais envie qu’il y    ait un autre mouvement qui soit plus extérieur, tourné vers le dehors, vers les autres, vers le hasard et idéalement vers tout le monde. L’espace public m’a semblé comme une évidence et une libération…comme si ça libérait les mots de la chanson elle-même puis des canaux par lesquels on les reçoit pour avoir une adresse directe à l’automobiliste autant qu’au piéton, avec des gens qui n’ont  pas forcément un lien avec la  chanson.”

Des mots, des phrases pour solliciter l’imaginaire de chacun. Jerrycan invite ainsi les citadins à faire de l’espace public le vestibule de leur  salon.

“Cette action dans l’espace public a coïncidé avec une période où j’avais hyper envie de partir    à l’étranger, j’avais hyper envie de voyager, d’aller vivre ailleurs, j’avais un besoin de renouveau,   et ça n’était, en fait, pas possible. Donc la démarche ça été de vivre ce dépaysement, vivre cet exotisme, cette recherche de l’ailleurs, du voyage à travers la musique et l’espace de tous les jours. Poser les mots dans la rue m’a  fait regarder l’espace différemment et puis ça m’a  donné  un voyage,    une excitation, une adrénaline. Aller poser la banderole, la voir se transformer.

C’est tout bête mais c’est  comme des enfants qui jouent dans un bois et qu’ils imaginent que    ce bois est magique, la ville m’a parue magique et puis j’avais l’impression d’être ailleurs, j’avais l’impression que je pouvais voir ma ville comme si je la voyais pour la première fois.”

Plus qu’un personnage, Jerrycan est un appendice de Christophe, une suite de   lui-même.

“C’est comme un sculpteur qui dirait – je pars de ma main mais je vais au plus profond de   cette main là – et je m’occupe de la prolonger, de la magnifier. En fait, ce sont des élans que tu soignes, des envies que tu pousses le plus loin possible. Et tu as envie de te laisser surprendre par ça. C’est une partie, mais des prolongements, c’est infini, on peut trouver mille prolonge- ments à soi.”

Pour un moment de flottement, pour le plaisir de la surprise ou d’une douceur, rendez-vous vendredi 29 mai au Parc Bernasconi dans le cadre du Festival Mai au Parc pour une soirée très cosmique.


       Fabrice Gottraux, Tribune de Genève

 

 

A Genève, les oiseaux rares aiment chanter dans les arbres

Un concert dans un arbre? Une idée folle signée Jerrycan, Christophe Balleys pour l’état civil. Le chanteur genevois avait débuté en jouant au porte à porte, pour le plaisir de la rencontre. Hors des sentiers battus, hors des scènes conventionnelles, affublé parfois d’un bec proéminent lorsqu’il n’endosse pas une paire d’ailes en carton, le musicien arpente désormais les rues de la ville, les ponts routiers, les impasses de béton, posant ci et là ses messages écrits sur de grandes banderoles. Messages d’amour le plus souvent, que Jerrycan, à l’enseigne de Voix de Fête, ac- crochera aux branches du grand arbre planté au milieu de la cour, devant la salle communale de Plainpalais (ve 13 et sa 14 mars, 19 h).

 


       Fabrice Gottraux, Tribune de Genève

 

 

 

Un chanteur aérien, un orchestre migrateur… Ce week-end le festival a voyagé au grand air

 

Accroché à un arbre du parc Bernasconi, une chaise pendue à cinq mètres du sol en guise de perchoir, Jerrycan balance doucement: “I need a rendez-vous avec vous to feel vivant…” La voix claire du chanteur genevois s’envole entre les branches, poésie délicate reprise en écho par un choeur féminin. Le public soupire d’aise, les sour- ires s’installent. L’herbe n’a jamais paru aussi tendre que ce vendredi soir pour cette 19ème édition de Mai au Parc.

 


         Lise Facchin, Longueur d’Ondes

 

Entre poésie expérimentale et rock folk en délire, saupoudré d’un grain aux couleurs de Rita Mitsouko, le premier album de Jerrycan est une boîte à fous-rires. Rien n’est jamais attendu, tout surprend. Des arrangements aux paroles en passant par le ton du chanteur, le voyage est dépaysant et échappe aux étiquettes: quand on croit en- tendre de la funk langoureuse dans Just with you, les choeurs pop viennent nous tirer de notre certitude confortable. Aujourd’hui je t’aime met l’humour à l’honneur avec une satyre fine de la chanson d’amour francophone des années 2000… Mais l’expérimental revient avec Capharnaüm, paroles déjantées, chant saccadé sur des rythmes de musiques tribales. Qui enfin, peut rester de marbre à l’écoute de Tomb- yeah? Un album à écouter tous les matins lorsque l’hiver rechigne à céder la place!

 


L’amour déclaré sur des banderoles: «C’est mon art!»

       Christine Zaugg, GHI

 

 

INSOLITE • GHI a retrouvé la personne qui a dispersé des messages amoureux sur les ponts et les rues de Genève. Il s’agit d’un artiste très romantique

Mi-janvier, suspendu au pont de la Coulouvrenière, une énorme banderole surplombant le Rhône intrigue les passants avec ce message: Je rêve de toi. Une semaine plus tard, au-dessus de l’entrée du tunnel de Carouge, un autre texte interpelle: Tu me manques. Le lendemain, à la sortie de ce même tunnel, toujours inscrit sur de grandes banderoles, la réponse au premier: Toi aussi. Puis le surlendemain, on voit apparaître un Pas moi. De fil en rues, depuis le début de l’année, d’autres intrigants messages amoureux se sont étalés ici et là, sur nos ponts, à l’entrée de nos tunnels. Notamment sur la butte près de l’Eglise Russe en Vieille-Ville, on pouvait lire C’était bien avant-hier. (GHI 6.02.14)

Art urbain

Qui a étalé ces messages amoureux à Genève? GHI a mené l’enquête et découvert qu’il ne s’agissait pas d’un amoureux transi jouant les Cupidon, mais d’une romantique performance artistique! «Je suis chanteur, confie Jerrycan, Genevois dans la trentaine. Les phrases que j’ai dispersées dans les rues genevoises, sont les paroles de mes chansons. Le but est de jouer avec les paroles des chansons, de les faire résonner différemment, de stimuler l’imaginaire des pas- sants et de surprendre dans leur parcours quotidien.»

Surpris

Amoureux de la chanson française, l’artiste a ainsi réussi à faire passer les textes de ses chan- sons. «Lorsque j’ai mis une banderole sur le pont des Avanchets, se souvient-il, la police m’a surpris. On a discuté d’amour, de mariage, d’espace public et ils m’ont laissé faire… ». Jerrycan reconnaît s’être fait choper deux ou trois fois pour avoir installé illégalement ces banderoles. Mais après tout, pour lui, rien de bien méchant, au contraire: «Si la banderole gêne, elle s’enlève très facilement, ça reste un geste éphémère et léger. Les gens peuvent s’approprier mes phrases s’ils le désirent!»

 

Clip sur Youtube

ChZ • L’artiste genevois vient de poster sur Youtube un clip relatant son expérience artistique genevoise inédite. On le voit défiler à vélo près de l’Usine, au bord du Rhône. Mais là, cette fois, la chanson est triste. Le week-end dernier, les Genevois ont vu l’artiste à la Fête de la musique. Mais, il s’est aussi distingué, assis sur une chaise accrochée à une fenêtre, pour chanter une séré- nade renversée et… renversante! Aujourd’hui Jerrycan lance la chanson carte postale. Chaque mois, il sort une nouvelle. La première carte représente le bâtiment des CFF situé derrière les Ports Francs de Genève. Et l’énorme banderole qui orne le bâtiment résume sa   performance:

Sourire.

 

http://youtu.be/nBgjotow9Oo

 


        Fabrice Gottraux, Tribune de Genève

 

Plongée dans le fascinant bric-à-brac culturel du Baz’art

“Un coup d’oeil à la fenêtre? Suspendu dans le vide, un homme joue de la guitare! Vertige…As- sis sur une large chaise de bois accrochée à la façade, Jerrycan contemple le public posté dans la cour en dessous. “Milan. J’pourrais rester mille ans avec toi…” Masque d’oiseau sur le visage, gui- tare à la main, les baskets flottant dans le vide, le chanteur monte, et monte encore dans les aigus, comme un troubadour du bitume profitant de ce grand courant ascendant instillé par le festival.”

 


Le Courrier (Genève), La Liberté (Fribourg) 15 MARS 2012 NICOLAS MARADAN

 

Objet pop non identifié

VOIX DE FETE • En concert ce soir, le Genevois Christophe Balleys s’est inventé une nouvelle identité avec Jerrycan. Rencontre.

Pour parler de son travail, Christophe Balleys utilise le mot «spectacle». Dans sa bouche, c’est  loin d’être un lapsus. Car le chanteur genevois, qui vient de publier un premier album sous le nom de Jerrycan, porte un soin tout particulier à l’alliance du son et de l’image et à la scénographie. Une approche héritée notamment de sa formation aux Beaux-Arts de Genève, dans la section

«performance». «A mes débuts, j’ai créé un groupe qui s’appelait Ensemble Vide, avec mon épouse (Claire Grandjean, ndlr). On faisait plutôt de la chanson française. Mais, déjà, on présentait des films d’animation sur scène pour accompagner la musique», se souvient Christophe Balleys. Pour son nouveau projet, le Genevois a créé de toutes pièces un univers bien à lui, à la fois étrange et féerique. «J’ai aussi inventé le personnage de Jerrycan, un bonhomme avec une tête carrée, comme un vrai jerrycan», explique-t-il. Au fil des différents projets, cet alter ego a même pris différentes formes. Lors d’un récent séjour à la Cité des Arts de Paris – un voyage financé grâce à une bourse

–, Christophe Balleys a notamment donné à son personnage l’allure d’une gigantesque silhouette de carton de plus de deux mètres de haut.

Une piscine gonflable

Mais c’est sur scène que les expérimentations visuelles de Christophe Balleys sont les plus délirantes.

«J’installe sur la scène une petite piscine gonflable de forme ronde, posée sur la tranche. Le fond sert alors d’écran, on y projette une image de la lune. J’ai aussi un ballon de volley-ball qui fait office de planète. J’entre alors en scène en traversant le public avec une cape et un avion en carton», énumère-t-il, précisant avoir toujours été passionné par la danse et le théâtre contemporains.

«J’aime les arts pluridisciplinaires», ajoute-t-il. Musicalement, Jerrycan applique la même recette. Son premier album, intitulé Pampa, réunit sous la bannière de la pop des délires expérimentaux à la Philippe Katerine («Capharnaüm»), des ballades emplies de psychédélisme («Tu me plais», «Nous deux»), des rythmes ska («Tombyeah») et des morceaux plus délicats (le très beau «Used to»).

«Un véritable chef d’orchestre»

 

«Il est important pour moi d’avoir ces deux faces opposées, c’est-à-dire un côté festif et un côté plus contemplatif», note le musicien. Sur scène, vêtu d’une combinaison et coiffé d’un casque à gyrophare intégré, Christophe Balleys chante et joue un peu de guitare sur les chansons les plus intimistes. Le reste du boulot est accompli par son acolyte Germain Umdenstock, véritable multi- instrumentiste. «Nous sommes vraiment un duo, pas un groupe où le chanteur est mis en avant. D’ailleurs, sur scène, c’est plutôt Germain qui tire les ficelles. Il lance les samples, il joue de la guitare, de la basse, du piano, c’est un véritable chef d’orchestre», explique le Genevois. Après une tournée en France au mois de février, Jerrycan vernit son album ce soir à Voix de Fête.

 


                Thomas Dayer, Echo Découverte

 

Jerrycan exporte son show déjanté au Liban

L’artiste genevois a chanté la délicate insolence de son Pampa Show à Beyrouth au mois de mars. Entre pop spatiale et performance ludique, Jerrycan explique son univers et ses sensations.

Il entre sur scène comme un nuage flottant, discret, rafraîchissant. Le décor ressemble à celui d’un cabaret; petite scène; espace intime; des spectateurs regroupés autour de tables ou dans des fauteuils d’un rouge pétant. La salle du Métro Al Madina vibre dans les sous-sols d’un bâti- ment du quartier de Hamra. Cafés et théâtres faisaient de cette zone un centre intellectuel dans les années 1960. Avant la guerre civile libanaise (1975-1990), la rue Hamra était surnommée les Champs-Élysées de Beyrouth. C’est ici qu’en ce vendredi de mars se produit Jerrycan.

EVASION GARANTIE

Jerrycan. Genevois. La trentaine. Plus qu’un chanteur, un artiste. Sur scène, il y a non seulement sa voix et ses instruments, mais ses déhanchements permanents. Ses plaisanteries incessantes. Ses propositions gentiment insolentes. “J’offre un CD à toute personne qui vient danser sur scène avec moi.” Il y a encore sa combinaison, blanche, extraterrestre. Et puis il y a les écrans, omniprésents. Ils offrent une autre dimension à la représentation-d’images bouffonnes en évo- cations spirituelles.

“Grâce à eux, nous pouvons permettre aux gens de s’évader plus facilement, explique Chris- tophe Balleys, alias jerrycan. “Un univers est plus agréable s’il est habité par des couleurs, une atmosphère.” Ces écrans donnent l’impression d’exiger de la place, il n’en est rien. “À la création, on a choisi de faire un spectacles très transportable. Du coup, on a opté pour des piscines gon- flables. Dans nos bagages, elles sont presque inexistantes.”

SPECTACLE DADA

L’artiste se revendique d’influences diverses, de musiciens, d’écrivains, de plasticiens. Peu im- porte tant qu’il s’agit de gens “qui t’autorisent certaines choses”. Il cite volontiers Mathieu Boo- gaerts ou Philippe Katerine. “Parce qu’ils nous signalent qu’on a le droit d’être naïf, de faire des choses fragiles, pas forcément puissantes. Ils nous autorisent à mettre à profit nos pulsions, à nous défaire des a priori et des clichés. Ils nous poussent à faire ce qu’on doit faire, sans peur.”

Lui s’engage dans la musique de façon entière et professionnelle. Il n’y voit pas un loisir. Il n’en gagne pas pour autant sa vie. “Je ne dois pas avoir d’attentes de rémunération. Mon sacrifice, c’est de ne pas avoir ailleurs un engagement professionnel ambitieux. Il faut gagner juste assez d’argent.”

Jerrycan, marié et père de deux enfants, est professeur de tennis, ce qui lui permet une certaine flexibilité. Les voyages, l’enthousiasme, la réceptivité représentent son meilleur salaire. En

 

l’occurence, c’est la première fois qu’il exporte son show si loin, “dans un lieu où certaines per- sonnes dans le public ne parlent potentiellement pas la même langue. Du coup, on s’est posé des questions sur la façon dont notre spectacle serait perçu”.

Alliage de provocation et d’innocence, le Pampa Show se profile comme un spectacle entier.  Le présenter sur des scènes libanaises pouvait apparaître comme un défi risqué, mais les échos se révèlent positifs. “J’admire tant l’originalité”, confie Wisam da Lati, producteur au Métro Al Madina. “Plusieurs personnes que je connais ont été soufflées par le show. Il y avait tant de choses à regarder qu’on était porté spirituellement et physiquement. Il y avait le côté adulte et le côté enfantin. C’était Le Petit Prince sur scène. Zeina aussi est enthousiaste: “Son univers est complètement déconnecté de la réalité dans laquelle nous vivons. Il a réussi à créer son propre monde, déjanté. Il n’en est que plus fascinant parce qu’il va au bout de sa folie. Il s’assume, le fait avec brio, et c’est ce qui lui permet de ne pas tomber dans l’absurde ou le ridicule”.

Christophe Balleys a ressenti cette complicité. “Avant le concert, on avait rencontré un homme assez sérieux, le regard froid. Après le concert, il m’est tombé dans les bras et m’a dit en anglais qu’il était enchanté d’avoir vu quelque chose de si différent à Beyrouth. Quelque chose s’est ou- vert, le spectacle a apporté une énergie.”

UNIVERS DÉCALÉ

Sur Beyrouth? “On a eu un flash”, lance Christophe Balleys. “On y a passé quatre jours et on a eu l’impression de rester un mois. Ça nous a beaucoup nourris. On a pu prendre la mesure de notre ignorance. Si quelqu’un me parle de Beyrouth, je vois des images, des visages, je sens des odeurs.”

Jerrycan revoit l’immersion, la traversée en voiture, les nouvelles constructions en masse. La grande mosquée, la place des martyrs. Il entend encore les histoires de fosses communes. “On n’a pas arrêté de passer du coq à l’âne tant cette ville est riche. C’était kaléidoscopique.” Et, là au milieu il y avait Jerrycan. Sa combinaison. Son monde.

——————————————————————————————————— LE RÔLE DE L’AMBASSADE DE SUISSE

Son voyage au Liban, Jerrycan le doit à l’ambassade de Suisse au Liban. “Ce concert a eu lieu dans le cadre du mois de la Francophonie”, explique Boris Richard, son premier conseiller. “Nous avons tenu à présenter de la chanson française car notre langue est un véhicule impor- tant au Liban. Mais nous souhaitions surtout offrir un spectacle jeune, avant-gardiste.”

Boris Richard l’admet: il a été un peu inquiet, ne sachant pas trop comment le public bey- routhin accueillerait le show de Jerrycan. “Dans la diplomatie, en termes de culture, il y a deux écoles”, explique-t-il.

“Celle qui choisit les produits culturels dont elle est sûre qu’elles passeront bien dans un cer- tain contexte et qu’ils éviteront tout débat. Et celle qui préconise de prendre la culture telle qu’elle est quitte à prendre des risques. Pour moi, il faut un mélange des deux. Avec Jerrycan, on ne savait pas trop ce qu’il en serait. Et puis à la fin, on a vu que son message passait.

 


                Jean Philip Tanguay, Ecoutedonc.ca

 

C’est dans le sous-sol du Cercle pas mal bondé qu’a eu lieu le concert de Jerrycan, Lucil et Pannetone le vendredi 28 octobre 2016 à Québec. En arrivant sur le lieu, mon premier contact fut avec les musiciens de Lucil qui d’entrée de jeu, furent très sympathiques et accueillants par rapport à mon nouveau statut de chroniqueur de ecoutedonc.ca. J’ai pris la peine de leur expliquer que dans ce milieu, ça n’allait vrai- ment pas au talent et que j’avais une préférence pour le rhum ambré sur glace. C’est à ce moment que je me suis dit que je pourrais écrire des chroniques comme certains journalistes culturels, que je ne nommerai pas, qui parlent d’eux-mêmes en train de rencontrer des artistes au lieu de parler du travail des artistes. Cette idée a pris le bord dès que les musiciens de Pannetone sont venus me saluer et que j’ai aperçu Jerrycan. Le ton était donné. L’ambiance était déjà chaude. La soirée s’annonçait à l’image de la scène indépendante où les groupes se partagent tout le boulot dont gé- rer eux-mêmes la porte.

 

JERRYCAN

 

Quelques minutes avant l’entrée sur scène, Christophe Balleys, alias Jerrycan, sem- blait nerveux même s’il le dissimulait bien derrière son enthousiasme. Son visage m’était familier. Je ne me souviens plus si je l’avais aperçu pour la première fois lors d’observation d’astres et d’étoiles au télescope ou sur la scène de la Librairie Saint- Jean-Baptiste. Cette réponse fut très claire lorsqu’il est monté sur scène vêtue de son habit d’astronaute antigravitationnel. Il a ouvert la soirée magnifiquement en chanson très posée et authentique. C’est après quelques minutes que le « Chou-bi-dou-wa » a pris place. Cet artiste a une faculté inouïe à installer une mélodie avec son chant, sa guitare et sa machine à boucles. Assez, qu’après un certain temps, on n’a plus besoin de son pour l’avoir bien ancrée en tête. C’est ce qu’on appelle un vers d’oreille. C’est là que le « pampa » prend forme dans une espèce de danse tribale intergalactique. Installé entre la poésie et le délire excentrique, Jerrycan sait créer une ambiance. Il a installé le ton magnifiquement pour la soirée.

 

 

 

 


                     Victoria Turrian, Complètement folk, RTS-Option Musique

 

“Jerrycan, c’est un chanteur perché sur un arbre pour la dernière série de concerts qu’il avait proposé à Genève, un artiste bourré de talent et d’idées, un poète, un peu fou, sur- tout très sensible.”

 

 


Performance surréaliste en apesanteur

          D.ZI, 24 heures

 

 

5, 4, 3, 2, 1…décollage! A la fin du déompte, l’astronaute de pacotille déguisé en fusée s’envole dans les airs.

L’ambiance est spatiale à la rue de l’Académie. L’artiste genevois a transformé le passage, où deux bars sont aménagés en station lunaire. “Pampa! Pampa!” Tout   en apesanteur, la performance est rythmée par le lyrisme surréaliste de Raymond Queneau. Jerrycan a eu carte blanche pour animer cette rue. Une idée qui a emballé l’artiste. “C’est un rêve s’exclame-t-il avec enthousiasme. Le plus beau projet qu’on m’ait proposé de réaliser!”.

Intitulé Notre Hollywood, le show s’inspire du gigantisme américain dans lequel tout est possible. “La poésie naît de ce décalage entre la référence californienne et la ré- alité de nos moyens”, observe Jerrycan. Le spectacle, conçu spécialement pour la rue de l’Académie, est le fruit de huit mois de réflexion. “Comme c’est une ruelle bondée, il nous a paru évident que tout devait se passer en l’air.” Pour permettre le décollage de l’artiste, les muscles de deux techniciens et tout un attirail de poulies se cachent derrière le décor.

Après deux lancements de fusée, aux alentours de minuit, les festivaliers seront con- viés à une joute entre guitar heroes (jusqu’à jeudi) ou à un karoké géant (du vendredi au dimanche). “Chacun pourra ainsi se mettre en scène comme son propre héros”, conclut Jerrycan.

 


Jerrycan space tour

        Elisabeth Stoudmann, Quotidien du Festival de la Cité

 

 

PERFORMANCE. Sarcastique et parodique, cet orchestre propose un voy- age spatial en forme de valse effrénée de sons, d’images et… de sauts à l’élastique.

 

Sur deux plateformes placées à plusieurs mètres du sol s’agitent respectivement un bassiste et un homme-orchestre en costume. Entre eux deux, suspendu à un élas- tique, balance Jerrycan, chanteur genevois et acrobate en devenir. Les trois com- pères sont bien décidés à délirer musicalement, gestuellement et “vidéastement”. Démarrage en trombe avec le décollage d’une fusée sur écran géant, un petit détour par la pampa et atterrissage avec un slow décapant qui bat le record du nombre de “Je t’aime” prononcés dans un seul morceau. Sarcastique, décalé, Jerrycan prend la pose, l’accent américain, enchaîne rock’n roll, rythmes africains ou disco, et parvi- ent en à peine vingt minutes à dérider les spectateurs les plus sceptiques. La même équipe annonce un grand karaoké après sa prestation de samedi. À ne pas rater!

 


              Corriere del Ticino, Fabrizio Macchia

L’INTERVISTA – JERRYCAN

IL 21. FIT al via con “New Pampa Show”

 

Il 21. Festival Internationale del Teatro (FIT) si inaugura oggi alle 21 allo Studio Foce di Lugano con lo spettacolo New Pampa Show ché vedrà in scena Jerrycan, pseudonimo del ginevrino Christophe Balleys, in un’originale commistione tra musica, immagini e performance. Lo ab- biamo incontrato.

Come è natol’abbinamento tra musica e immagini nel suo spettacolo?

“I musicisti di oggi sono sempre più attenti all’aspetto visivo dei loro concerti. New Pampa Show è un concerto in grado di interessare chiunque, senza distinzione di età o di stile. È gen- eroso e universale, nel senso che cerca di materializzare i sogni di un uomo e di sublimare il suo fallimento.”

Costumi stravaganti e video live: ci parli di questo “gioco” scenico.

“Il costume per me è come una seconda pella in cui mi è consentito fare ciò che amo: cantare, ballare, muovermi, lasciarmi andare, essere sciocco o grandioso. Appena indosso i miei cos- tumi, posso osare molto di più che nella vista reale. In scena lascio andare le mie pulsioni, i miei fantasmi, qualunque essi siano, senza censura, senza paura. Mai, per esempio, avrei pensato di fare uno strip-tease ma una sera, l’interazione con il publico, aé quale avevo chiesto di cantare, mi ha portato a farlo! Sono rimasto sorpreso, solitamente invece sono timido.”

E il video?

Nel New Pampa Show il video è un modo per evidenziare la musica, per creare momenti sor- prendenti. Serve anche come supporto per comunicare e interagire con il pubblico. Il video è un partner dal vivo, allo stesso titolo di Germinator, il musicista che mi accompagna sul palco. Grazie al video si creano immagini divertenti o stati d’animo poetici. Con Germianator ci pre- sentiamo come dei maghi che, con un solo gesto, siamo in grado di far apparire oggetti, animali o qualsiasi altra cosa. Il fatto che il video sia live è fondamentale, perché devo essere in grado di improvisare e controllarne i tempi.”

 

 


Performance

                Laure Gabus, Tribune de Genève

 

 

Jerrycan condense son univers dans un premier album

En treize titres, le genevois réussit la performance de sortir un disque à son image: “Pampa!”

Tel un superhéros, Jerrycan envahit la scène en combi de ski has been, foudroie le public de son regard bleu métallique, l’envoûte de sa voix malicieuse et de ses danses décalées. Le person- nage est né de l’imagination de son père créateur – le genevois Christophe Balleys. Son univers s’étend grâce aux notes de Germain Umdenstock et aux apports de vidéastes, danseurs et réali- sateurs amis.

Le 9 mars, jerrycan sort son premier album. Pampa! comme un cri de victoire après trois an- nées de maturation. Un aboutissement à (re)découvrir le 15 mars au Casino Théâtre, dans le cadre du festival Voix de Fête.

Christophe, vous avez créé Jerrycan. D’où vient-il?

Il est né après ma première expérience musicale, Ensemble Vide. Pour ne pas être tout seul, j’ai fait un fanzine (ndlr: un journal intime artistique) qui s’appelait le journal d’un chanteur qui n’a (pas) peur. L’acte de naissance a été de dessiner Jerrycan. Chaque planche correspon- dait à un état d’âme ou à une expérience. Appeler une salle de spectacle par exemple. Dessiner a permis de créer un monde imaginaire. C’était une façon de me mettre face à mes désirs et de prendre rendez-vous.

Et de réaliser les rêves de Christophe balleys…

Exactement. Jerrycan est un prolongement de ma vie, un espace de liberté dans lequel il est possible de crier, de danser et de dire des choses que je ne me permets pas dans la vie.

Vous travaillez avec des vidéastes, un musicien et parfois un danseur. L’univers de Jerry- can se partage-t-il?

Cela m’intéresse d’ouvrir mon univers à des domaines qui ne sont pas à priori pas les miens. Je propose le cadre du jeu et ils peuvent le prolonger. Prenz le “Super Guitar Hero”. Sur scène mon image est projetée et Germain Umdenstock joue un solo de guitare sur la bande-son, il devient le superhéros!

Vos performances mélangent danse, vidéo et musique. Comment fait-on rentrer trois dimensions dans un CD?

Il faut trouver la manière d’amener l’énergie scénique de manière sonore. L’enregistrement ne doit pas être exactement comme la scène. Les arrangements et le travail avec le guitariste ont amené cette énergie…

 

Et sur scène, quel est le moteur de Jerrycan?

Sur scène, je recherche la spontanéité tout en restant juste et précis. C’est bien joli d’être mala- droit, amateur et spontané, mais cela ne veut pas dire que le public peut le digérer.

Mais qui est Jerrycan au fond?

Comme l’a dit le programmateur de Voix de Fête, Roland Le Blévennec, le projet Jerrycan est premier degré, deuxième degré et troisième dimension. Il peut arriver que l’on soit dans l’humour, mais il y a une fragilité que j’ai envie de prendre au premier degré.

 


                        L’illustré

 

DADA DONC

De Genève, point de départ, à Berlin, puis de Lausanne à Paris, Jerrycan promène des refrains pop-folk qui coulent de source. Joyeusement dadaïste comme ce roi de la Pampa qui donne son titre à ce premier disque, faussement innocent sur le Tu me plais doublé de choeurs souvenirs des Beatles, souvent riant d’humour – “N’est pas urbain qui le veut” – sur le bien nommé Capharnaüm, mené au tambour et à la clarinette, le groupe à géométrie variable raconte que ce premier CD fut enregsitré au parc, à la cave, dans l’appart, où et quand planait l’inspiration de ces chansons courtes et douces à l’oreille. Concert à Genève (Voix de Fête) le 15 mars.

 


                              Edelweiss

 

Genre: Pop

«Au milieu de nulle part, dans la pampa, il n’y a rien.» Ainsi débute Pampa, premier album du Genevois Jerrycan (www.jerrycan.ch). Après l’explosion de pop funky ten- dance french touch du morceau éponyme, le garçon se calme pour explorer les pe- tites choses de la vie entre larmes de mélancolie, giclées d’humour dada sciemment ballot et jolis susurrements de crooner soul-disco (Just with You).

 


                La Julie,Tribune De Genève

Déclaration de rêve

 

Cette déclaration publique est écrite sobrement, en blanc sur fond noir. Et en grand format, bien sûr: la banderole est accrochée le long de la balustrade du pont de la Coulouvrenière. Avec le texte écrit côté fleuve.

 

Celles et ceux qui circulent à toute allure sur ce grand axe ne la voient pas. Normal, elle ne s’adresse pas à eux. Mais à qui, alors?

 

A moi! Moi qui lis ces mots doux depuis la promenade des Lavandières, du côté Bateau-lavoir. «Je rêve de toi». Oh, que c’est bon tout ça! Car si c’est un rêve, ce n’est déjà pas un cauchemar. Un bon point! Euh… qui est ce «je», au fait?

 

A l’évidence, ce message ne m’est pas destiné, hélas. Mais il est formulé pour que tous ceux qui le lisent se sentent concernés. Un instant du moins. Est-ce le but recherché?

 

Il doit pourtant y avoir plus! Une personne a pris la peine de confectionner la banderole avec des sacs-poubelles en toile de fond et des lettres tracées avec du scotch. Pour qui? Pourquoi?

 

J’opte pour l’amoureux transi et désargenté qui sait que sa belle travaille en l’Ile. Ou l’inverse. J’envisage aussi une démarche artistique. Ou la présence d’une caméra cachée pour se moquer de nos réactions troublées.

 

Reste encore une autre possibilité. La déclaration adressée au fleuve. Et là, le message prend une autre tournure. Car le Rhône, on ne s’y jette pas uniquement pour nager, les désespérés en savent quelque chose.

 

Mon côté fleur bleue me pousse finalement à croire que ce «Je rêve de toi» est une démonstration d’amour. Elle me fait en tout cas plus d’effets que les cadenas d’amour du pont d’à côté!

 


                            Fabrice Gottraux, Tribune de Genève

Genève accouche d’un “guitar hero” de poche

Dès ce soir, Jerrycan dévoile ses drôles de chansons sur la scène du Box.

Pour la tenue, une combinaison de ski blanche comme on n’en fait plus depuis longtemps. Pour s’accompagner une mini guitare en V, taille en- fant. Et pour l’éclairage, une série de casques interchangeables. Celui-ci est surmonté d’une boule à facette, celui-là d’un gyrophare, le troisième d’un parapluie. Le tout est à découvrir au Box, où le chanteur se produit en solo dès ce soir à 21h, puis tous les jeudis et vendredis du mois de septembre.

Un drôle de gars ce Jerrycan. Lorsqu’on lui demande à quoi rime son univ- ers musical, il pose sur la table un gros paquet contenant en vrac affiches, dessins et pochettes de disques réalisés au pochoir. On cherchait un chan- teur. Jerrycan, avec son allure de pompiste aérodynamique, appartient bel et bien à la communauté francophone du genre.

Compositeur en résidence

Christophe Balleys, de son vrai nom, a commencé les concert lorsqu’il était aux Beaux-Arts, faisant du porte à porte chez les particuliers. Pas pour les sous, précise- t-il. Mais pour la rencontre, l’expérience.

Plus tard, le musicien monte le groupe Ensemble Vide. Paroles délicates et ambiances de disco- thèque factice esquissent un répertoire tour à tour fragile et spectaculaire. Le public s’attache.

Récemment une bourse de la fondation Patino envoie notre olibrius à la Cité des Arts à Paris. Durant cette résidence, Jerrycan compose de nouvelles chansons et crée son univers visuel. Le reste du temps, il joue de bars en salles cossues, avec détour par les scènes libres de la place.

 

Bande dessinée

Ses pérégrinations de chanteur de poche, jerrycan les raconte au fil d’une bande dessinée en Noir & Blanc, quatre minivolumes à ce jour. “Au départ, mes BD mes servaient de débriefing, de confidentes. J’y racontais ce qui m’arrivait de plus ou moins sympathique. C’était aussi une façon d’assumer mon personnage, de m’obliger à le mettre sur scène.” L’artiste ira plus loin en- core.

 

“Dans ma chambre parisienne, j’ai construit un parc d’attractions, une version personnelle de Disneyland et Las Vegas. Une manière de concrétiser un univers mégalo.”

Terme provisoire de cette quête non dénuée d’humour, Jerrycan se transforme en “guitar hero”. De Jimi Hendrix, le genevois ne garde que l’attitude. D’Eric Clapton les mimiques d’extase. Sur scène, le genevois joue de sa petite guitare écarlate, reprenant Kylie Minogue de sa voix délicate, poses grandiloquentes à l’appui. Puis il retourne à ses dessins, reproduisant à l’envi sa silhouette de rocker imaginaire. Prochaine étape, les concerts du Box, avec une expo “évolutive” intitulée, tiens donc, le Jerrycan park!

 


                Olivier Tremblay, Monlimoilou.com

 

JERRYCAN, UN SUISSE À SAINT-SAUVEUR

Découvert lors d’un spectacle dans une maison du Vieux-Limoilou – où il offrait une version intimiste de ses chansons devant un public d’une ving- taine de personnes –, l’artiste suisse romand Jerrycan est ce qu’on ap- pelle communément une « bête de scène ». J’étais curieux d’en savoir plus sur lui et de connaître ses impressions sur le Québec et son quartier d’adoption, Saint-Sauveur.

 

Ayant un certain succès dans la partie francophone de la Suisse, Christophe Balleys (son vrai nom) est à Québec depuis l’été dernier avec sa conjointe et leurs deux filles. Si son style musical a parfois des similitudes avec le chanteur français M (Mathieu Chedid), il a très certainement des affinités avec la musique d’ici, vu le soin mis sur les textes et des sonorités parfois proches de certains artistes québécois.

 

Résidant à Genève, que faites-vous au Québec depuis l’été dernier ?

 

J’écris des chansons pour un nouvel album, je pratique mon show, je fais des con- certs et de la poésie de rue. Je me rends aussi disponible aux rencontres humaines et artistiques. Prochainement, je vais par exemple aider à la mise en scène du nouveau spectacle de Sonia Brochet (Garoche ta sacoche).

 

Vous avez déjà fait quelques spectacles ici, comment avez-vous trouvé le pub- lic québécois ?

 

Un public très enthousiaste et réactif, qui embarque tout de suite dans ce que tu lui proposes. J’ai ressenti ça dès ma première montée sur scène en octobre 2015 et jusqu’au dernier concert que j’ai fait. Dans la culture québécoise, je ressens l’amour des mots, du rythme, de la surprise, de l’émotion et de l’entertainment, ce que je part- age à fond.

 

Au plan culturel, êtes-vous surpris de ce qui se fait ici en musique ? Quels ar- tistes vous ont impressionné depuis votre arrivée ?

 

J’ai été surpris et enthousiasmé par la grande activité et passion qu’il y a ici autour de la poésie, avec les soirées à la librairie Saint-Jean-Baptiste, au Tam Tam Café  par exemple. J’aime aussi infiniment ce qui se passe musicalement sur la scène du Pantoum. Je suis littéralement tombé en amour avec les poètes du Collectif RAMEN et les musiciens Stéphane Robitaille, Jane Erhardt, Gab Paquet, Anatole, PopLéon, Beat Sexü, Pascal Pico Larouche, Simon Paradis, Les Indiens, Ponctuation, Flavie Dufour, Sergio, Pannetone… Et Il m’en reste encore plusieurs à découvrir… c’est très

 

excitant !

 

Vous faites parfois des spectacles dans des maison/appartements et vous en avez fait un ici à Québec. Quelle est la différence avec un spectacle en salle ou dans un bar ?

 

Oui ça m’arrive de jouer chez les gens et j’ai déjà eu l’occasion de le faire à Québec, à Limoilou d’ailleurs. Dans un concert de salon, vous êtes chez les gens et tous les spectateurs sont chez eux, en chaussettes et parfois, avec leurs enfants. Du coup, c’est très intime. Il n’y a aucun écran entre vous et les spectateurs, tout se voit. On est dans la forme de concert la plus basique qui soit : comme des enfants qui font  un spectacle dans leur chambre ou un conteur qui raconte un histoire à table. C’est par conséquent très simple et très beau. Et ce que j’adore dans ce genre de concert, c’est qu’après, vous parlez avec les gens comme si c’était des amis intimes alors que quelques minutes plus tôt vous ne vous connaissiez même pas.

 

Parlons un peu de votre milieu d’adoption et des quartiers centraux. Pourquoi avoir choisi le quartier Saint-Sauveur ? Vous le connaissiez avant de venir ? Quels sont les autres quartiers de la ville que vous avez appris à apprécier ?

 

C’est le hasard qui m’a fait atterrir à Saint-Sauveur. Je ne connaissais rien du quartier avant de m’y installer et je m’y sens très bien. Ma vie ici se passe entre la rue Saint- Vallier, la rue Saint-Joseph, les bords de la rivière Saint-Charles, le parc Victoria, la rue Saint-Jean et la 3e Avenue (Limoilou). En hiver, la patinoire et les glissades de  la Pointe-aux-Lièvres sont vraiment magiques. J’aime aussi beaucoup les plaines d’Abraham et le marché du Vieux-Port.

 

Des spectacles prévus d’ici votre départ de Québec ?

 

Oui, le samedi 30 avril je jouerai à Montréal, puis le 22 juin au Tam Tam Café en pla- teau double avec Flavie Dufour. Je suis en train de planifier d’autres concerts dès l’automne 2016 à Québec et à Montréal. Affaire à suivre.

 


                       Christelle Margarotto, L’Express, L’Impartial, Le Nouvelliste, La Côte, Le journal du Jura, La Liberté  +

 

CHANSON ROMANDE – L’artiste genevois Christophe Balleys présente son spectacle suspendu.

 

Le “Jerrycan Space Tour” entre en orbite au Festival de la Cité

“Au tennis, 32 joueurs entrent en jeu: un seul gagne. Et c’est rarement nous” , s’amuse l’artiste genevois Christophe Balleys, alias Jerrycan. “J’ai commencé la guitare durant l’adolescence, les jours pluvieux, quand je ne pouvais pas m’adonner à mon sport… Mais je jouais surtout pour me libérer du cadre strict de la compétition.”

Depuis, le sport est passé au second plan dans la vie du chanteur, mais ce besoin cathartique des jeunes années demeure l’étincelle créatrice qui attise sa démarche musicale. “Pampa”, titre de son premier album, l’illustre bien: le compositeur, sur des mots de Queneau, recrée une at- mosphère dans laquelle tous les possibles sont permis. Et envisagés.

Sur cette chanson, en automne dernier à l’Usine à gaz de Nyon, en première partie du duo français Brigitte, Jerrycan s’est même laissé aller à un strip-tease. “Je pensais que les gens arriv- eraient au fur et à mesure du concert. Mais non, ils étaient tous là, et l’ambiance était chaude!”

Il explique que des images de lui étaient projetées derrière lui sur scène dans des cercles: des photos sur lesquelles il ôtait sa combinaison de ski rétro, son habit de scène. Le résultat d’un lendemain de fête avec ses musiciens… “Durant ce concert, j’ai lâché prise. Au fur et à mesure de la chanson, je me suis dénudé… Sans faire l’intégrale non plus.”

Un acte inscrit dans l’immédiat donc. Qu’il ne refera que si le moment se représente. Mais si ces concerts donnent place à une telle spontanéité, et que l’artiste a en tête “plusieurs scénarios possibles” , ils n’en sont pas moins conceptualisés. Pour “Jerrycan space tour”, le spectacle qu’il produira tous les jours à Lausanne dans le cadre du Festival de la Cité, le chanteur a prévu d’être suspendu dans les airs, alors que ses musiciens seront surélevés sur des totems. “Au début du concert, je décollerai comme une fusée.” Des animations créées par les vidéastes viendront compléter l’ascension pour renforcer l’imaginaire des spectateurs.

Jerrycan revendique cette mégalomanie qui contraste avec le peu de moyens. “C’est cette démesure qui m’intéresse en ce moment. Je ne raconte pas des histoires. Je cherche à créer des ambiances.” L’artiste, s’inscrit dans la veine des “Mathieu Boogaerts, de Philippe Katerine, ou même de M”. Sur scène, il alterne exubérance et tendresse. Comme quand il parle de sa mu- sique. Pampa!

Du 10 au 15 juillet, Jerrycan sera au Festival de la Cité à Lausanne pour des concerts suspendus. Ainsi que les 10, 11, 12 juillet à minuit, pour une “guitar battle heroes”: “Si tu es guitariste, que tu es un peu fou et que tu te prends pas au sérieux, viens faire le show!”

 


Mystérieux messages dans les rues de Genève

        Christine Zaugg, GHI

 

 

INSOLITE • Mi-janvier, pont de la Coulouvrenière. Une énorme banderole qui surplombe le Rhône interpelle. On y lit écrit en gros caractères: Je rêve de toi.

Une semaine plus tard, tunnel de Carouge, en direction du Bachet. Au-dessus de l’entrée du tunnel, une autre phrase surprend: Tu me manques. Le lendemain, à la sortie de ce même tunnel, toujours inscrit sur de grandes banderoles, le message répond au premier: Toi aussi. Puis le surlendemain, on voit apparaître un Pas moi. Y aurait-il un couple qui règle ses comptes dans la rue à coups de banderoles? Bizarre.

Surtout que le week-end dernier, sur la butte près de l’Eglise Russe en Vieille-Ville, un nou- veau texte écrit en capitales sur une banderole deux fois plus grande que les précédentes, af- fiche la couleur. Cette fois, on apprend que… C’était bien avant-hier.

Mystère

A quelques jours de la Saint-Valentin, qui donc déclare ainsi sa flamme à son ou sa chéri(e)? Qui se cache derrière ces mystérieux messages d’amour voire de rupture?

Interrogé, le Département municipal de l’environnement urbain et de la sécurité avoue ne pas être au courant: «Peut-être une performance artistique?», s’interroge Cédric Waelti, chargé de communication.

A l’heure où le festival Antigel bat son plein dans des lieux insolites du canton, serait-ce un nouveau clin d’œil? «Ça aurait pu, mais ce n’est pas le cas», précise Gilles Valet, porte-parole de ce festival. La Ville, pour l’heure, tolère ce genre de messages et n’envisage pas de sanction.

Le mystère de ce cupidon littéraire reste donc entier.

 


                          CLAK,  La Côte

NYON

Jerrycan à la Parenthèse

 

Plus qu’un concert, c’est un véritable spectacle alliant sons, lumières et décor, qui est à voir à La Parenthèse, à Nyon, ce vendredi 13 avril. Le genevois Christophe Balleys vient présenter sa “Pampa”, titre de son premier album sous le nom de Jerrycan. Ancien étudiant des Beaux-Arts, bien connu de la scène genevoise, le chanteur est célèbre pour ses concerts déjantés, parfois agrémentés de vidéos – projetées sur une piscine gonflable posée à la verticale – ou de danse. Dans son étrange costume futuriste, la voix androgyne de Christophe Balleys amène un état d’esprit décalé et promet une soirée musicale hors du commun. Le public de La Parenthèse pourra peut-être même faire la connaissance d’un drôle de personnage, un bonhomme avec une tête carrée, une tête de Jerrycan.

 


                  Le Dauphiné Libéré

COURANTS D’AIR

Jerrycan déroutant!

 

Dans le cadre de la 8ème édition du festival “Les Courants d’air”, l’atelier de Thonon-Événe- ments a accueilli jeudi soir, Jerrycan dans son “New Pampa Show.” Tout de blanc vêtu, ce drôle de chanteur a proposé un tour de chant étonnant, mêlant une certaine forme de poésie à des facéties gesticulatoires qui ont déclenché les rires du public.

Accompagné de “Germinator” à la guitare, avec en fond de scène, des images vidéo alternant plamiers et paysages lunaires entre autres, il provoque une forme d’interactivité avec son au- ditoire qui marche volontiers dans son jeu.

 

 


                          Fabrice Gottraux, Tribune de Genève

Coiffé d’un parapluie, d’un casque à gyrophare ou nu tête sous une neige en plastique, Jerry- can déploie son univers délicat accompagné d’une toute petite guitare électrique. Jusqu’au 25 septembre au Box de Carouge, il chante Kylie Minogue et d’autres délicatesses. Son humour étrange et ses drôles d’accessoires vous interpellent? Retrouvez Jerrycan sur www.tdg.ch où nous dévoilons chaque mois un artiste au travail dans “Coulisses d’artistes”.

 

Jerrycan, chanteur de poche

CONCERT

Pour leurs vingt ans, les Bains des Pâquis invitent un drôle de zazou à jouer sur l’eau.

Sa p’tite guitare, sorte de Flying V pour Liliputien, il la cajole avec amour. Nor- mal, c’est sa copine qui la lui a offerte. Jerrycan, c’est son nom, a aussi tout plein  de casques bizarres. L’un, avec des lampions de sapin, s’allume lorsqu’il veut faire danser l’assemblée et l’inciter à crier “Yeah!”. L’autre, muni d’un fil à pêche extensi- ble, lui permet de jouer sans les mains un solo de kazoo.

 

Dans l’attirail rocambolesque de Jerrycan, alias Christophe Balleys, ex beaux-artien et chanteur du groupe genevois Ensemble Vide, on trouve également une boule à facette à poser sur la tête, un gant de cuisine pour faire du piano avec le front, ainsi qu’une mini batterie à jouer du bout du pied.

 

Jerrycan, un drôle de zazou? Auteur d’un répertoire doucement décalé où se croisent amour à l’eau fraîche en français dans le texte et vrais tubes inconnus facçon pop anglaise, Jerrycan débride la scène, déboulant à petits pas plutôt qu’à grand fracas.

 

D’Aujourd’hui je t’aime à Petits pets, ce chanteur de poche – avec tenue de lumi- ère empruntée au garagiste et voix de poète du goudron (“douce et aigüe, dit-il)

– exporte ses paysages sonores, bâtards de chanson française et d’électroniques, sur d’improbables scènes. Prochaine étape, un jeu d’équilibre au beau milieu de la place de water-polo des Bains de Pâquis, pour les vingt ans d’âge de l’association en charge des lieux (AUBP). Tout seul sur les eaux, jerrycan prendra la température des émotions citadines.